Préservation de la fertilité

En France, l’accès à la préservation de la fertilité est garanti par la loi de bioéthique qui prévoit que « toute personne dont la prise en charge médicale est susceptible d’altérer sa fertilité ou dont la fertilité risque d’être prématurément altérée, peut bénéficier du recueil et de la conservation de ses gamètes ou de ses tissus germinaux, en vue de la réalisation ultérieure, à son bénéfice, d’une assistance médicale à la procréation ou en vue de la préservation et de la restauration de sa fertilité. Ce recueil et cette conservation sont subordonnés au consentement de l’intéressé et, le cas échéant, de celui de l’un des titulaires de l’autorité parentale ou du tuteur, lorsque l’intéressé, mineur ou majeur, fait l’objet d’une mesure de tutelle. »

Ainsi, dans le contexte de maladies cancéreuses dont les traitements peuvent altérer la fertilité (chimiothérapies…) ou de pathologies non cancéreuses comme l’endométriose ou la présence de kyste ovariens nécessitant un geste chirurgical, il est possible de recourir aux techniques de préservation de la fertilité, si toutefois les conditions concernant la faisabilité technique et médicale sont réunies.

Préservation de la fertilité féminine

Préservation de la fertilité pour raisons médicales

Elle concerne les maladies cancéreuses ou non cancéreuses (kystes ovariens, endométriose…) dont la prise en charge présente un risque pour la fertilité ultérieure

2 techniques de préservation de la fertilité féminine existent :

La vitrification ovocytaire

La cryoconservation de tissu ovarien

 

La vitrification ovocytaire

Elle consiste en une stimulation hormonale à fortes doses, dans l’objectif de faire grossir un maximum de follicules sur les ovaires. Cette stimulation se fait par des injections sous-cutanées quotidiennes pendant 11 à 15 jours. Des contrôles échographiques et par prise de sang sont effectués à plusieurs reprises lors de cette période. Quand les tailles folliculaires sont satisfaisantes, la maturation folliculaire finale est déclenchée et les ovocytes sont récupérés environ 36h plus tard au bloc opératoire, sous contrôle échographique et sédation anesthésique. Le liquide folliculaire est ensuite transmis au laboratoire de biologie de la reproduction, qui congèle les ovocytes ainsi obtenus.

 

L’objectif est de pouvoir utiliser les ovocytes ultérieurement, si un projet de grossesse est présent mais que la réserve ovarienne après traitements ne permet pas de récupérer une fonction de reproduction satisfaisante. Il est alors pratiqué une fécondation in vitro avec les spermatozoïdes du partenaire ou d’un donneur. Le ou les embryons ainsi obtenus peuvent ensuite être transféré(s) dans l’utérus de la patiente, en vue d’obtenir une grossesse.

Il est possible que l’on propose d’enchaîner plusieurs cycles de stimulation afin d’augmenter le nombre d’ovocytes congelés avant traitement.

En moyenne, 10 ovocytes congelés permettent environ 50% de chances de grossesse ultérieures.

 

La cryoconservation de tissu ovarien

Elle peut être proposée :

  • aux patientes (petite fille, jeune fille pré-pubère et adulte jusqu’à 35 ans) devant recevoir un traitement hautement gonadotoxique
  • aux patientes adultes ayant une contre-indication à la stimulation ovarienne

 

Elle consiste en l’ablation d’un ovaire (ou demi-ovaire) par coelioscopie sous anesthésie générale, et conservation des fragments ovariens prélevés par congélation très rapide dans l’azote liquide.

Elle ne nécessite pas de stimulation hormonale.

L’objectif est de pouvoir replacer les fragments ovariens ultérieurement, si un projet de grossesse est présent mais que la réserve ovarienne après traitements ne permet pas de récupérer une fonction de reproduction satisfaisante.

Pour ces 2 types de prise en charge, le médecin qui suit la patiente doit prendre contact avec Emmanuelle D’ORAZIO, sage-femme coordonnatrice de la préservation de la fertilité dans notre centre, via un formulaire de demande spécifique.

En cas de préservation de la fertilité chez l’enfant pré-pubère, le médecin qui suit l’enfant doit prendre contact avec le Dr Laura Keller, biologiste au laboratoire de biologie de la reproduction.

Préservation de la fertilité pour raisons non médicales

La loi de bioéthique de 2021 prévoit la possibilité d’autoconserver ses gamètes sans condition médicale et sans condition de don d’une partie des gamètes à autrui.

 

Il faut néanmoins remplir des conditions d’âge pour pouvoir autoconserver ses gamètes : à partir de 29 ans pour les femmes et avant 37 ans. Le principe est ensuite celui d’une vitrification ovocytaire (voir ci-dessus). Des frais annuels de conservation sont à votre charge.

Prendre rendez-vous : Lire, compléter et signer la notice d’information et la transmettre à pmapourtoutes@chu-lille.fr

Préservation de la fertilité masculine

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